Par Armelle
Encore un autre départ, d’autres
séparations et un autre océan, le pacifique nord qui comme les autres en guise
de bienvenu ne ménagera pas nos oreilles internes. Allez hop direction le fond
de ma couchette pendant près de 2 jours, je ne lutte même pas cette fois.
Heureusement le Capitaine encaisse stoïquement le rodéo et assure toutes les
fonctions du bord en attendant que je refasse surface. Puis à nouveau le rythme
configuration ‘off-shore’ du bord s’installe. Celui que l’on vous a décrit
mainte fois, alors je ne me répèterai pas.
Du nouveau, du nouveau voyons
voir ! Ah oui ! :
Quand un petit oiseau tout noir rencontre une
coccinelle
Une fin de nuit un petit
oiseau vint trouver refuge sur le dos de notre coccinelle. Une chance inespérée
pour lui car les radeaux de fortune se font rares par ici. Noirot, c’est le
prénom qu’il reçut aussitôt, proposée par Camille (il est tout noir des pattes
au bec !), n’est apparemment pas venu pour faire causette, ni pour faire
ripaille mais plutôt pour profiter d’une monture à bon marché le temps de
reprendre des forces. Nos tentatives pour le remplumer resteront vaines. Et
l’air un peu boudeur mais surtout terrorisé, il restera prostré dans le fond du
cockpit, nous tournant le dos, le nez dans le dalot toute la journée. Malgré
son humeur taciturne les filles vont vite adopter ce nouveau compagnon. Pour
moi étant toujours à l’affût de leçons de choses pour mes deux petits écoliers
du bord, je profite de leur curiosité pour aborder certaines notions du
programme scolaire, ‘en tenant à peu près
ce discours’ :
__« Oh oh ! Regardez
son bec comme il est crochu, ça veut dire qu’il est plutôt chasseur-pêcheur ou cueilleur ?
…mmh ? A votre avis est-ce que c’est pratique de picorer des graines avec
ce bec ?... Ben non ! Oui c’est ça, il chasse …ou il pêche. Ca veut
dire qu’il est ? … Qu’il est ? … CARNIVORE ! Et oh !
regardez il a les pattes palmées, c’est donc un …. ? un …. ? allez
les filles… un NAGEUR ! » Surtout prendre un air enjoué et non
d’institutrice sinon l’attention décroche et c’est foutu. Et comme je n’ai
toujours pas compris la nuance les filles découvriront vite le subterfuge et je
n’aurai pas le temps de finir ma leçon sur les oiseaux migrateurs car je
serai vite interrompue sur un ton soupçonneux et accusateur :
_ « Maman c’est d’l’école ! »
_ « Non non j’vous
assure ! », fais-je aussitôt la mine peut-être un peu trop innocente
car je n’ai pas le temps de développer ma défense, mon assistance a déjà
disparue.
Le 1er soir venu Noirot
tentera une échappée, soldée par une lamentable rétamée contre le radeau de
survie, situé dans le fond du cockpit donc c’est peu dire. Retour à la case
départ avec résignation. Le second soir, la 2ème tentative de décollage se
transformera plutôt en un plouf, devant les filles médusées mais très inquiètes
de son sort devinant dans le clair obscur une petite masse sombre à la dérive qui
s’agite au dessus de l’eau, prend son envol, se repose, redécolle maladroitement
pour finir par se perdre dans la nuit. Les filles se coucheront avec mille et
unes pensées vers Noirot. Va-t-il parvenir à terminer son voyage, à pêcher sans
se noyer et surtout avant de se faire dévorer par un requin. Sur ce coup je
m’en tirerai à bon compte et c’est l’institutrice qui bordera ses matelots en
répondant :
« Mais non les filles,
n’oubliez pas : c’est un migrateur, un pêcheur et un nageur ». Et hop
remédiation ! (terme usité par le CNED qui consiste à revenir sur une
leçon apprise en rappelant les grandes lignes, c’est comme ça qu’ça
rentre !).
Considérations philosophiques d’un petit matelot
découvrant la vie (et celle des autres) :
Cette visite imprévue sera
également l’occasion Camille et moi d’avoir une petite conversation
philosophique, complètement hors programme comme je les aime et qui a commencé
à peu près comme ça :
_ « Maman pourquoi on
fait toutes ces choses ? »
_ « Heu, qui on ? et
quelles choses ? »
_ « Ben les humains,
pourquoi on a construit des maisons et toutes ces choses ? »
Ok ca y’est je commence à
comprendre le sujet.
_ « Tu veux dire
pourquoi nous les humains ? »
_ « Oui, pourquoi pas
les oiseaux ? »
Pour rebondir ainsi après
moultes développements :
_ « Donc peut-être
qu’un jour on pourra parler avec les oiseaux et ils se construiront aussi des
maisons ? »
Tout en passant par là :
« Les castors sont sur
le bon chemin alors ? »
Et qui nous a menés sur ce
constat :
_ « Les dinosaures
auraient sans doute mieux fait de miser sur l’intelligence, ils auraient pu
aller habiter sur la lune le temps que la terre redevienne habitable. »
Pelotte et repelotte (de fil à coudre)
Il faut croire que notre
petit oiseaux avait deviné le remue-ménage qui s’annonçait dans notre cockpit
ce qui expliquerait son départ prématuré car le lendemain matin nous découvrons
une déchirure sur le génois au niveau de la chute à hauteur des premières
barres de flèche. Le Capitaine catastrophé par la nouvelle, voit là les
conséquences d’un génois fatigué, prêt à rendre l’âme et donc à remplacer dès
notre arrivée. Super nouvelle ! Encore un sacré budget qui va venir grêver
la caisse de bord et que mon optimisme refuse d’envisager pour l’instant. Nous
verrons ça plus tard, n’y pensons pas. Pour l’heure il faut s’atteler à la
tâche. Après un petit sommeil rehausseur de moral, Gilles rassemble ses
troupes, c'est-à-dire moi, et dirige les opérations : affalage de génois,
transport dans le carré, couture et renvoi. Et hop l’affaire est réglée en deux
heures de temps. Dans la joie et la bonne humeur… ou presque. Sauf que … le
lendemain rebelotte ! Le génois se déchire à nouveau à la limite du patch
que nous avons cousu. Conclusion, il faut refaire autrement, nous n’avons pas
pensé à la trame du tissu qu’il faut éviter de suivre avec nos lignes de
couture. Cette fois nous referons un patch plus large avec des coutures en
diagonales par rapport à la trame du tissu du génois de manière à ne pas le
fragiliser, puis un autre de l’autre côté, plus quelques révisons de coutures
générales. Presque quatre heures de travail. Cette fois, pourvu qu’ça
dure !
Une lente progression vers l’Alaska
Heureusement le temps est
clément et nous a largement facilité l’entreprise. Depuis quelques jours nous
évoluons sur une mer calme en négociant avec un petit vent parfois capricieux
car évidemment dans le mauvais sens et très fluctuant. L’apathie général des
premiers jours de mer avec ses alizés est loin derrière nous, vite oubliée. Les
activités habituelles de chacun en mer ne changent pas pour autant : pour
les petits : Lego-dessins animés-Lego et pour les grands : lecture-lecture-lecture.
Avec cependant quelques nouveautés que le Capitaine a bien voulu concéder à
bord. Pour moi un petit défi à relever avant notre arrivée : devenir
maitre dans l’art du Rubikub, un passe-temps peu productif je vous l’accorde et
très chronophage, mais ça tombe bien j’en ai à revendre et faute de pouvoir
remuer mes guibolles je remue mes méninges. Pour les filles : une récente
découverte : le claycraft, genre de pâte à modeler révolutionnaire que nos
nouveaux amis d’Hawaii nous ont offert et qui a la particularité de sécher et
donc de figer toute création. L’objectif de la traversée sera de fabriquer
toute la famille Barbapapa ! Vous connaissez ? Cette famille
multicolore et ingénieuse qui aime l’aventure et le voyage, zéro défaut, que
des talents. Non, non, je ne fais pas un transfert !
Parmi nos lectures nous avons
découvert le récit du récent tour du monde d’Olivier Mesnier : ‘Voyage autour
du monde ...’. L’histoire d’une petite famille rochelaise partie en 2009, qui
n’hésite pas à sortir des sentiers battus en quête de nature sauvage et
d’authenticité. Un récit en 2 tomes truffé d’anecdotes historiques. J’ai bien
aimé l’un des motifs du voyage évoqué : celui de se faire de bons
souvenirs pour les vieux jours dans notre ‘maison
de campagne, en bonne compagnie, entouré de fleurs et de petits oiseaux’.
Un livre que nous recommandons dans toutes les bibliothèques de bord. Quoiqu’un
peu lourd et encombrant. A quand la version numérique !
(www.voyageautourdumonde-lelivre.com)
Cap au Nord, les degrés de latitude augmentent et
celle des températures descendent.
Depuis notre départ nous
faisons route plein nord, la route directe étant 23°. La tactique consiste à
contourner l’anticyclone, situé au nord-est d’Hawaii, avant de faire route plus
à l’est vers Sitka. Nous perdons près d’un degré de température chaque jour.
Avant de partir nous avions prévu ce refroidissement et avions rangé toutes les
affaires d’été et ressorti celles d’hiver. Les filles qui adorent la nouveauté
se sont aussitôt jetées sur leurs gros pyjamas et leurs collants bien avant
l’heure, arborant fièrement leurs nouvelles parures encore dégoulinantes de
sueur. Dès la deuxième semaine de mer les couettes et les polaires refont
surface et les filles, toujours avec un cran d’avance en réclament davantage et
sortent bonnets, gants et écharpes, trouvant là matière à de nouveaux
accessoires pour mieux endosser les rôles de leurs scénarios imaginaires
évoluant cette fois dans des palais de glace perdus au milieu de montagnes
enneigées. Elles prouvent encore une fois leur incroyable capacité
d’adaptation, nous bluffant et nous laissant largement envieux, nous qui ne
pouvons nous empêcher de pousser quelques grognements à chaque nouvelle couche
ou paire de chaussettes ajoutées. Mais les plus à plaindre sont sans nul doute sont
nos chers petits parasites en tout genre, cafards et charançons. C’est la débandade
totale, le sauve qui peut ! Une remontée en surface moribonde pour tenter
de trouver des températures plus clémentes, en vain. Et là pour une fois nous
ne serons pas outrés de voir nos passagers clandestins rompre notre tacite
accord, certes un peu facho, qui se résume par « Chacun chez
soi ! », leur territoire étant cantonné en fond de coque.
Vers le 45ème
nord, les levés de soleil s’accompagnent de températures intérieures avoisinant
les 15°C ,
une bonne heure de Reflexe (chauffage autonome), pas trop car le gas-oil
commence à se raréfier, et nous pouvons prendre notre petit déjeuner par 20°C qui se maintiendront
toute la journée.
Une traversée difficile et pleine de rebondissements
Le temps se couvre et le
brouillard s’installe. Nous sommes contents de notre nouvelle installation
électronique : un émetteur AIS. Jusqu’ici nous n’avions qu’un récepteur AIS,
prenant le partie qu’il valait mieux voir les autres qu’être vus et manœuvrer
en conséquence. Principe sur lequel nous sommes revenus pour finalement adopter
complètement l’inverse : lorsqu’on est petit, il faut avant tout être vu.
Cela représente un investissement conséquent mais indispensable à notre avis
lorsqu’on s’aventure dans des zones bien plus fréquentées et ou la visibilité
est réduite par le brouillard. Les récits d’autres voiliers équipés de ce type
de matériel nous racontant voir les cargos se détourner et passer à quelques
milles de l’étrave ou du tableau sans avoir besoin de les appeler par VHF nous
avaient vite convaincus. C’est un confort certains pour la veille et qui
apporte bien plus de sérénité et donc moins de fatigue. Le temps de la corne de
brume en plein brouillard est définitivement révolu !
Autre nouveauté à bord, deux
bidons de gas-oil supplémentaires, ce qui nous fait un total de 170 litres . Heureusement
vous verrez que ces quelques litres supplémentaires nous sauverons d’une
situation qui aurait pu devenir très inconfortable.
Les vents de sud-ouest,
prédis par les pilote chart, sensés nous porter jusqu’à Sitka à partir du 40ème
Nord, se font capricieux, la faute à l’anticyclone du Pacifique Nord exceptionnellement
timide cette année. Ben voyons ! On commence à avoir l’habitude des
régimes exceptionnels. Et, paradoxalement, les jours précédents mais pour la
même raison, ce régime perturbé, laissa passer quelques méchantes dépressions
qui a nous fait douter pendant quelques heures de l’issu favorable de notre
destination. L’une d’entre elle, heureusement peu virulente, nous a contraint à
passer quelques heures à la cape, sous les vents et la pluie glaciale (appréciation
de valeur sommes toute relative car n’oublions pas que nous venons de passer plus
d’un an sous les tropiques). Nous observons les dépressions suivantes sur les
cartes météo, celles qui se forment près du Japon et nous narguent déjà,
semblant nous menacer de venir nous siffler dans les haubans si nous tentons de
monter plus haut. On se sent pris au piège. Nous bouillonnons intérieurement,
le moral au fond des bottes en nous disant : « MAIS QU’EST-CE QU’ON
EST VENUS FOUTRE ICI ! ». Pendant un temps nous entrevoyons même un
été résigné à San Francisco et regrettons nos plans extravagants, en quête de
Grand Nord et de toujours plus d’originalité, nostalgiques des vents chauds et
portants de nos chers alizés. Finalement, alors que nous faisions route plein
Est depuis plus de 24h, la météo change soudain et nous offre une belle fenêtre
à saisir pour monter. C’est parti, la Coccinelle reprend son Cap vers le Nord et le
moral de l’équipage remonte en flèche.
Les démarrages successifs du
moteur pour combler le manque de vent finiront un matin par achever la batterie
de démarrage. Gilles me jette un regard noir, ruminant qu’il avait suggéré de
la remplacer avant de partir. Proposition que j’avais rejetée prétextant qu’il
serait temps de le faire lorsqu’elle montrera des signes de faiblesse. Grave
erreur ! Nous solutionnerons le problème en lui attribuant une batterie de
servitude. Pendant quelques heures nous avons pensé nous contenter de son
démarrage manuel. Nous avons un moteur Yanmar 3GDM. Malheureusement la manœuvre
est tellement laborieuse qu’on ne peut pas l’adopter en cas d’urgence. Mais
nous savons maintenant qu’il est possible de le démarrer à la manivelle.
Dommage ! L’idée d’un moteur qui se démarre uniquement à la force des bras
nous avait grandement séduite pendant un temps. Pourquoi ce système a-t-il
disparu des moteurs plus récent au lieu de se généraliser et s’améliorer ?
Nous continuons en alternant
moteur et voile dès que la brise se relève. Nous faisons des prédictions sur le
reste de nos ressources en gas-oil suivant les calmes annoncés jusqu’à notre
arrivée. Il est toujours difficile d’évaluer le meilleur compromis qui de
toutes les façons est éprouvant pour les nerfs : entre voir la jauge de
gas-oil diminuer sensiblement ou les voiles battrent à se déchirer… Nos efforts
pour économiser un maximum de gas-oil s’avéreront finalement beaucoup plus
utile car à quelques jours de notre arrivée nous imaginions finir les derniers
milles au moteur pour cause de manque de vent. Cela se passera bien comme ça
mais pour une tout autre raison…
Une fin de traversée avec pertes et fracas
Car à seulement 50 milles des
côtes la dépression que nous étions sensés devancer nous rattrape. En fin de
journée du jeudi 10 juillet le vent de sud-est cette fois revient puis monte
progressivement. En milieu de nuit je réveille Gilles peu avant la fin de mon quart.
Nous sommes déjà sous grand-voile seule à 3 ris et j’ai dû abattre car le
bateau partait souvent au lof. Gilles prend le 4ème ris et décide de
mettre à poste le tourmentin, juste pour essai car il n’y a alors que 30 à 35
nœuds. Les conditions sont encore tout à fait maniables pour faire route directe
au travers vers Sitka. Je vais me
coucher. Pendant mon sommeil je sens le bateau qui glisse bien dans la mer. Au
petit matin vers 8h je me réveille, prête à me lever j’entends alors un énorme
fracas. Gilles se trouvait dans le carré avec les filles encore ensommeillées en
train d’avaler un petit déjeuner. Le temps que j’enfile un pantalon j’entends
Gilles crier : « Armelle on a perdu le mât ! ».
Gilles qui était déjà habillé
se rend aussitôt sur le pont et constate que le mât est rompu au niveau des
barres de flèche ainsi qu’à la base. Nous réfléchissons au moyen de récupérer
ce qui pourrait l’être. Nous autorisons les filles à regarder des dessins
animés dans leur cabine afin d’être entièrement disponible, puis commençons à
libérer le gréement dormant. Rapidement le bateau fait un demi-tour complet, le
gréement dans l’eau faisant office d’ancre flottant. Le tout se retrouve face
au vent. On ne peut pas démarrer le moteur sans avoir libérer le tout car il y
a un risque qu’un bout se prenne dans l’hélice. Dès lors il faut faire vite
avant que les espars dans l’eau viennent endommager la coque. Alors nous
décidons de tout larguer au plus vite. Pendant que Gilles sectionne les haubans
au moyen d’une lapidaire je coupe les bouts de drosse et tente de libérer la
bôme et les bastaques. Gilles termine de libérer étais, haubans et pataras à la
main car le convertisseur alimentant la lamineuse tombe rapidement en panne. Et
voilà en quelques minutes le tout disparait au fond de l’océan : Mât,
bôme, grand-voile, génois sur enrouleur, trinquette et tourmentin. Pas le temps
de réaliser. Nous vérifions que tout est clair au niveau du safran et de
l’hélice. Nous pouvons maintenant démarrer le moteur. Dans notre malheur nous
réalisons la chance que nous avons de n’être qu’à moins de 30 milles de Sitka
et seulement 15 milles avant d’être en eaux protégées. Nous avons suffisamment
de gas-oil pour regagner un abri sûr. Ouf ! Si le moteur tiens bon nous
serons sauvés par nos propres moyens.
Vers 16 heures (heure Hawaiienne soit 18h, heure locale)
nous entrons dans le port de Sitka. Nous nous amarrons à couple d’un
motor-yacht. Patrick et Myriam, les propriétaires, réceptionnent nos amarres. Et là un immense
soulagement nous gagne, heureux d’être tous les quatre sains et sauf à bon port
car pour la première fois de notre voyage nous avions sortis nos combinaisons
de survie (juste au cas où). Le Capitaine peut enfin relâcher la tension et moi
lui témoigner à quel point je lui suis reconnaissante d’avoir assuré jusqu’au
bout sans jamais perdre le contrôle de la situation et toujours rester calme
pour ne pas effrayer nos filles qui n’ont à aucun moment été effrayées. Elles
ont découvert qu’il manquait quelque-chose sur le pont de notre Coccinelle qu’une
fois au port le lendemain… Camille s’éclamera : « Mais le mât vous
l’avez jeté au fond de l’océan ? Pourquoi ? Papa aurait pu le
réparer. »
Patrick et Myriam sont
américains, ont voyagés au long cours sur un voilier de marque Jeanneau pendant
plusieurs années avant d’acheter un motor-yacht, plus adapté à la navigation en
Alaska. Ils comprennent ce que nous ressentons. Rien ne sera plus précieux que
ce petit verre de vin qu’ils nous offrirons dans leur cosy carré accompagnés de
quelques mots de réconfort. Nous nous accordons sur le même constat :
« Bad day ! ».
A quelques milles seulement des côtes de l'Alaska, juste après notre démâtage
A partir de ce jour notre
voyage prend une tout autre tournure. L’objectif étant maintenant de retrouver
des ailes pour notre Coccinelle au détriment de ce que nous sommes venus
chercher ici : les glaciers, les baleines et les ours. La saison est
courte. Nous ne pouvons pas réparer ici. Il n’y a aucune structure capable
d’assurer un refit de voilier. Cela prendrait trop de temps et nous serions
immanquablement rattraper par la saison qui se termine dès le début du mois de
septembre.
Il y aura bien des jours
‘off’, pendant lesquels on se dira : ‘Tout ça pour ça’ avec un brin de
doute et de culpabilité, mais ne vous inquiétez pas nous chasserons vite nos
démons et repartirons bientôt pour l’aventure. On a perdu nos ailes. On les
retrouvera et on continuera notre voyage qui ne se terminera qu’une fois
franchi les tours de La
Rochelle …
Alors à suivre !...
Coccinelle au mouillage devant le port de Sitka en Alaska...
Il manque quelque-chose n'est-ce pas ?
Merde Merde, bravo quand même pour le capitaine qui a assuré, bonne chance pour remettre Coccinelle dans le vent...pensées à vous bises JR
RépondreSupprimerpas mieux....
RépondreSupprimerde tout cœur avec vous, même si cela ne vous sert pas à grand chose .
Catherine et Vincent
PS: avez vous pensé au "crowdfunding" pour votre gréement ?
Pendant ma "longue" navigation, j'avais opté pour une assurance qui quelque soit les conditions de perte du mât, me remboursait mon gréement. Je ne voulais pas arrêter le voyage pour ce genre d'incident. J'espère qu'il en est de même pour vous même si vous êtes face à des tas de galères. Bonne chance.
RépondreSupprimerFX RIcardou www.fixmyboat.fr
J'ai été regarder à quoi ressemblait ce port de Sitka... avec la mer et la montagne, c'est plutôt joli! Heureusement... car ça remonte le moral! J'espère que vous avez trouvé une solution pour continuer le voyage dans cet endroit du monde que je rêve de visiter un jour.... Bisous des www.favrenmer.ch
RépondreSupprimerC'est va Coccinelle? I'm sorry I can't comment in French. We crossed tracks with you in Chatham Sound (saw you on AIS) after meeting you in Petersburg. It looked like you were heading into Ketchikan. We were hoping you would go into Thorne Bay on Prince of Wales Island, like us, because we had just caught a 25 kg halibut we wanted to share! We hope you made it safely to Anacortes and that work on the boat is progressing. Armelle, I love the ladybug (coccinelle) art on your blog! Kirsten SV Silhouette
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