dimanche 31 juillet 2016

Coccinelle aux Tuamotu : saison un, juillet - août 2015.


Par Gilles. Ce texte a déjà été publié dans Voile Mag en ce début d’année 2016.

Est-ce pour paraphraser Camille la chanteuse ? Ils sont nombreux parmi les navigateurs à donner un petit nom aux pays ou autres archipels dans lesquels ils vont poser leur ancre. Pourquoi tu m'appelles 'Vénez' alors que je m'appelle Venezuela ? Pourquoi tu m'appelles 'Transpac' alors que tu n'as fait qu'une traversée dans le Pacifique ? Et pourquoi tu m'appelles 'Tuams', alors que je m'appelle Tuamotu ? Pourtant le nom est plein de poésie, il sent bon les Mers du Sud.
Nous venons de quitter la vallée d’Hakaui, à Nuku-Hiva, aux Marquises. Les  quelques noeuds de vent ne sont pas suffisants pour maintenir une vitesse adéquate, sauf à envoyer le spi, mais en règle générale la grande bulle regagne son sac à la tombée de la nuit. Pourtant, si nous le maintenons hissé, histoire de gratter un peu en vitesse, le gain à l'arrivée pourrait faire la différence. La lune sera bientôt pleine et illumine la nuit tropicale, c'est décidé, cette nuit nous allons naviguer sous spi. Cette navigation est grisante, Armelle et moi nous relayons pour tirer le meilleur de Coccinelle, pourtant bien chargé en eau, vivres et carburant. Sous la lune, au stick sur la barre franche, incessamment nous lofons, faisons accélérer le bateau jusqu'à créer du vent qui ensuite va nous permettre d'abattre, et ainsi maintenir une vitesse élevée. La perspective de ne pas passer une nouvelle nuit en mer, et le bonheur procuré par cette navigation sous spi et sous la lune, nous motive plus que jamais. Jusqu’au moment où un cordage usé prématurément ne nous force à affaler le spi. Sniff, la fête est finie. Pour ne pas naviguer une autre nuit nous avons cependant une alternative, ou même deux, puisque sur notre route, à une quarantaine de milles avant d'entrer dans l'atoll de Fakarava, se trouvent deux autres atolls, Kauehi, et Raraka, sur lequel nous jetons notre dévolu. On y accède par la passe Manureva. Coccinelle avance, lentement face au courant, nous arrivons au niveau d'un petit motu, sur lequel ont été construits quelques farés lilliputiens, une personne nous fait des signes, nous lui répondons, puis un homme nous salue à son tour. La progression est plus que laborieuse, nous avançons à la même vitesse que le paysage (…), puis la passe peu à peu s'élargit, c'est gagné, nous sommes entrés dans le lagon de Raraka. Le moteur reprend un régime plus tranquille. Le village apparaît sur bâbord, nous venons  mouiller derrière une petite patate de corail, il n'y a pratiquement pas de vent, ça y est, nous sommes arrivés aux Tuamotu.
Un homme arrive près de nous dans sa barque en aluminium, du type de celles qui ont peu à peu remplacé les pirogues dans les îles des Mers du Sud. C'est un popaa, nous l'invitons à partager un café. Gérard vit ici depuis une dizaine d'années, c'est lui qui tout à l'heure nous a salués alors que nous tentions de pénétrer dans l'atoll. Après avoir gonflé l'annexe, nous lui rendons visite. De ce 'cailloux' de quelques centaines de m², surmonté comme il se doit de quelques cocotiers et autres arbustes endémiques des Tuamotu, au milieu de la passe et là où le courant est le plus fort, il a érigé un petit paradis tropical. 

Le motu de Gégé
Les farés sont construits de façon traditionnelle, avec du bois provenant de l'atoll, les parois sont faites de niau, ces demi feuilles de cocotiers tressées, qui se chevauchent les unes les autres. Les feuilles doivent être coupées jaunes et sèches, elles sont mises à tremper dans l'eau de mer pour se débarrasser de la vermine, avant d'être tressées, puis séchées. Elles durent théoriquement environ 5 ans. Ensuite, il faudra les renouveler. Concession au modernisme, l'esthète a recouvert ses farés de tôles ondulées de couleur rouille, elles s'accordent parfaitement au paysage. L'électricité est obtenue, comme dans les vallées isolées des Marquises, ou sur les motus du secteur (le secteur, ou encore le district, dénomme les endroits de l'atoll situés ailleurs qu'au village), par des panneaux solaires, une quinzaine en général, qui rechargent des batteries avant d'alimenter les farés via un gros convertisseur. L'électricité est ainsi fournie pour un frigo, le congélateur, la TV, l'éclairage. Il a même construit, en déplaçant à la main et un à un des blocs de corail mort, une petite jetée qui protège du courant et lui permet d'accoster sa barque sur une plage de poche ouverte sur le lagon. What else, Gérard ?

Puis nous prenons le chemin du village, à 200 mètres de là, où rapidement nous faisons connaissance avec la petite quarantaine d'habitants qui constitue la population de Raraka. L'atoll est l'un des rares, aux Tuamotu, à ne pas disposer d'un aérodrome. Les habitants de Raraka n'en veulent pas. Le plus proche est celui de Kauehi, à 26 milles (50 km environ), ou trois heures de bonitier. Si le téléphone fonctionne et notamment le Vini, le portable, l'accès à Internet est prévu pour l'an prochain. Par soucis de sécurité, et pour leurs déplacements en poti marara ou en bonitier, la mairie tient à disposition de ceux qui le souhaitent, ponctuellement, un téléphone satellite Iridium.
La goélette passe deux fois par mois, elle ravitaille l'atoll en produits de consommation, et un peu de nourriture. Puis elle repart avec dans ses cales les sacs de coprah (la pulpe de coco séchée qui part à l'huilerie de Tahiti). Ici, on vit de la pêche, et du coprah. Il est bien sûr subventionné mais surtout il permet de maintenir la vie dans les atolls. Sans ce coup de pouce, la présence humaine serait quasi inexistante dans ces lieux isolés, au bout du bout du monde. Nous saluons de la main un vieil homme occupé à ratisser devant son faré, nous apprendrons juste après qu'il ne parle que le Paumotu, la langue des Tuamotu. Ici, l'isolement est réel.

Le village de Raraka

Nous sommes en juillet et ce sont les vacances scolaires, tous les élèves qui sont au collège ou au lycée à Makemo, à Hao ou à Tahiti sont de retour sur l'atoll, je pars avec quelques jeunes à la chasse dans le lagon. En bon marin Breton qui considère que sa place est sur l'eau et non pas dans l'eau, je reste à bord du bateau, et observe les chasseurs. Depuis la surface, ils scrutent le fond de l'eau translucide, et quand un poisson qui les intéresse, à savoir non ciguaterré, apparaît dans leur champ de vision, alors ils plongent en apnée. 

La ciguaterra est une maladie dont sont porteurs de nombreuses espèces de poissons du lagon, elle empoisonne ceux qui les consomment et les conséquences, au-delà des signes (sensation électrique sur les lèvres, picotements aux extrémités, vomissements) peuvent être graves. Les Paumotu sont de véritables hommes poissons, ils restent de nombreuses minutes sous l'eau, avant de remonter triomphants avec un beau perroquet bleu turquoise transpercé par la flèche de leur fusil en bois, plus raide et plus pratique car il flotte. 
Les quatre fils d'Henri passionnés de chasse sous-marine
Ils le maintiennent alors hors de l'eau, et rapidement se dirigent vers celui d'entre eux qui s'occupe de la bassine flottante dans laquelle sont stockés les poissons capturés. Il faut faire vite car bien sûr l'atoll est infesté de requins, qui sont tout disposés à leur disputer la prise. 

Le fil d'un fusil s'est cassé, un squale en a profité pour se précipiter sur la prise du chasseur qui s'en est retrouvé privé. Quand le requin a eu terminé le poisson, la flèche était complètement tordue. Puis le soir, nous nous sommes tous retrouvés autour d'un barbecue, les poissons sont cuits avec leurs viscères, il paraît que ça donne plus de goût.




Fakarava.
















Fakarava aime bien les superlatifs. Le deuxième plus grand atoll de Polynésie, la passe la plus large, Garuaé, qui s'étend sur près de 1800 mètres, sur la face nord de l'atoll. D'ailleurs, cette belle mystérieuse possède deux passes, chose assez rare. La deuxième étant située au sud, à une trentaine de milles de la première, où se blottissent sur un motu les ruines de l'ancienne capitale de l'île, Tetamanu.


Le port de Rotoava

Nous arrivons à Fakarava en pleines fêtes du 14 juillet. Chaque année elles se déroulent dans l'un ou l'autre des atolls du groupe formé par Fakarava donc, Raraka, Kauehi et Taoau. Cette année, le heiva a lieu à Fakarava. 



Au programme, concours de danses, de chants, courses de pirogues, garçons, filles, V1 ou V6, concours de pêche aussi, et lancer de javelot. 


Une noix de coco est fixée au sommet d'un pylône haut d'une dizaine de mètres, et le jeu consiste à planter un maximum de javelots dans la coco, depuis une distance d'une vingtaine de mètres. Les meilleurs font pratiquement mouche à tous les coups ! 

Il y a aussi un concours de tressage de feuilles de cocotiers, en un temps donné, les femmes doivent réaliser des paniers, des chapeaux. Autour du terrain des sports, des farés traditionnels ont été installés (on les appelle les baraques), le soir quand la fête bat son plein on peut s'y restaurer, de poisson cru, de viande au lait de coco, ou de steaks frites ! Puis au terme de ces quelques jours de festivités, le temps est venu pour la Cox de prendre le chemin de la passe sud.

Dans l'hémisphère sud, le vent souffle le plus souvent de l'ESE, mais ces jours-ci il a mis du nord dans son est, pour nous c'est parfait. La navigation est magnifique, sous le vent de l'anneau de corail, la mer est un lac et de loin en loin, on distingue parfaitement les patates de corail, véritables pièges à fleur d'eau et qui peuvent si on ne fait pas attention se transformer en tueurs de bateaux. Mais en choisissant de naviguer avec un soleil suffisamment haut, et légèrement derrière l'observateur, elles sont parfaitement visibles. 




On s'arrête quand bon nous semble, au gré de nos envies, pour boire un café, déjeuner, ou descendre sur un motu où nous ressentons la délicieuse impression d'être seuls au monde. Le Heiva nous a donné des idées et on s'essaie à la vannerie sur les feuilles de palmiers, sans trop de réussite encore ; mais ça viendra...







Hirifa au sud de l'atoll de Fakarava


Pendant longtemps, le village de Tetamanu, niché sur son petit motu, était l'agglomération principale de Fakarava. Peu à peu il est tombé en désuétude, les habitants sont partis, et à part deux ou trois habitations modernes il ne reste plus que les fondations en corail des maisons qui jadis étaient de bois. Heureusement des pensions s'y sont développées, elles redonnent peu à peu vie à ce hameau si loin de tout. Tetamanu est à ma connaissance le seul village où les ruelles sont encore délimitées par des pierres de corail plates plantées verticalement.


Plongée à Fakarava.

Passe Sud de Fakarava

Armelle s'était déjà offert une plongée dans la passe nord, considérée comme le paradis des plongeurs ; mais comme la passe sud, peu avare de superlatifs, a droit elle au qualificatif de Nirvana des plongeurs, alors elle a remis ça, le grand frisson, en faisant une plongée dite 'dérivante' par 25 mètres de fond, au milieu du fameux mur de requins, ils sont des centaines et des centaines, inoffensifs tant que ça n'est pas l'heure du casse croûte. 


Le mur de requins - passe sud de Fakarava
Camille s'est vu offrir pour ses 8 ans un baptême de plongée. Heureusement pour ceux qui ne plongent pas, Apolline et moi, il reste le PMT, et même là le régal est total. Il existe dans la passe une espèce de petit bassin naturel, auquel on accède en annexe. Il y a un mètre d'eau, une plage, des cocotiers, et quelques poti mararas relevés hors de l'eau à l'aide de sangles tournées sur de grandes roues en fer. Jusque là rien que du très banal, c'est l'image d'Epinal de la Polynésie. 


Passe Tumakohua - Fakarava sud

Le matin et le soir, la lumière est superbe, et diffuse sur les petits farés alentours, ceux des pensions, construits comme il se doit sur pilotis, une atmosphère de bout du monde. Ca tombe bien, on y est. 


La pension de Tetamanu
Mais il en existe un autre de monde, qui lui commence dès que l'on ajuste son masque et que l'on met la tête sous l'eau. Et là... Le corail est multicolore, riche, et la faune absolument extraordinaire, on nage à un mètre de requins pointe noire, ils font un mètre environ, il faut prendre garde à ne pas entrer en collision avec un énooorme napoléon qui lui doit faire un mètre et demi, quand il s'en vient batifoler autour des nageurs heureux, en compagnie de centaines d'autres poissons multicolores. Et quand on quitte ce petit bassin pour se diriger vers la passe, alors j'ai compris, enfin et pour la première fois, la signification que pouvait avoir le mot 'Le Grand Bleu'. La passe tombe littéralement, c'est probablement la raison pour laquelle on l'appelle le tombant. Le bleu est comme le fond, profond, le souvenir en restera gravé à jamais dans nos mémoires.


Sables Roses
Après ces plaisirs subaquatiques, nous avons repris des plaisirs plus marins, en allant mouiller à un mille ou deux de là, dans un joli mouillage qui porte le nom de Sables Roses. Grâce à notre faible tirant d'eau, 1,25 mètres, nous nous faufilons près d'une plage, déserte bien sûr. Nous amarrons Coccinelle sur un corps mort installé là par un autre plaisancier, quelques mètres de chaîne passés sous une patate de corail et maintenus à la surface par un flotteur.



Les Sables Roses de Fakarava

Rémoras et requins pointes noires nagent autour de nous, à marée basse, il reste quelques dizaines de centimètres à peine entre le sommet d'une patate de corail et la semelle de notre quille... Quand vient le soir, la pleine lune diffuse sa lumière et depuis le pont, tous les quatre réunis, la sensation est quelque peu irréelle, l'eau est d'un bleu gris intense, d'où émergent ça et là des pâtés de coraux. Nous ne sommes plus dans le même monde. Heureusement que sur notre planète, la Polynésie existe. Mais nous en avons conscience, après Fakarava, il va être difficile de trouver mieux, car la barre est haute, très haute. Nous ferons ensuite, avant de repartir sur les Marquises, une jolie escale sur l’atoll de Raroïa.


Le port de Ngaumaroa dans l'atoll de Raroïa
Les enfants du village


L'équipage de la Coccinelle sur un motu de Raroïa

Les lignes suivantes s’adressent surtout à ceux qui comptent naviguer aux Tuamotu ; les autres ne trouveront pas ça trop intéressant…

Les passes, entrer et sortir d'un atoll. L'approche.

Les choses ont bien changé depuis la navigation au sextant, avec l'arrivée du GPS il y a une vingtaine d'années, et plus récemment encore celle des traceurs de cartes, le navigateur sait toujours où il est, et les incertitudes d'avant quant à l'atterrissage sur les Tuamotu ont grandement diminué. Si Bougainville naviguait aujourd'hui, il ne rebaptiserait plus les Tuamotu 'L'Archipel Dangereux'. Y faire escale ne pose plus de problème insurmontable. Les fanges du sommet des cocotiers apparaissent à environ 7 milles.
Pour entrer, la meilleure heure est celle de l'étale de basse mer, ou mieux encore juste avant celle-ci, quand le courant est encore (très) légèrement sortant, ce qui permet de rester bien manoeuvrant. Car avec le courant entrant, cela peut aller vite, très vite, et alors il vaut mieux avoir bien étudié en amont la topographie des lieux. On trouvera les horaires des marées sur divers logiciels, comme Marées dans le Monde, téléchargeable gratuitement, encore Total Tide. Pour les Tuamotu, le port de référence est Apia, aux Samoa, et le port rattaché pour la zone de Fakarava est Rangiroa.
Si le courant est déjà sortant, ou encore fort, on trouvera de meilleures conditions en longeant le bord des passes. Même si les passes sont balisées, on évitera de le faire de nuit, car alors on ne peut pas se rendre compte de l'état de la mer dans la passe. Nous l'avons fait à Raroïa, mais à l'étale précise ; et avec la pleine lune. Mieux vaut tout de même éviter de cumuler les facteurs de risque.
Dans tous les cas il importe alors de bien avoir préparé sa navigation.
Les choses sont un peu différentes pour sortir. Bien sûr, l'idéal reste de le faire à l'étale, ou avec le courant légèrement sortant : car en allant vers la sortie, on sait qu'il n'y a en général pas d'obstacle, récif, etc. Mais il y a le mascaret. Celui-ci se forme normalement à l'ouvert du milieu de la passe, à l'extérieur, là où le courant est le plus virulent. Au plus fort de la marée, quand il s'oppose à un vent même léger, d'une dizaine de noeuds, ça devient vite Verdun. Dès que l'on franchit une passe en dehors des étales, il convient de fermer soigneusement panneaux et hublots, et de tenir fermement la barre. Nous sommes sortis de Raroïa une heure avant l'étale de basse mer, par 15 nœuds de vent s'opposant au courant, nous avons du négocier un sérieux mascaret, court mais intense, un véritable chaudron des sorcières. Mieux vaut s'y présenter voile moteur, et ne pas s'arc bouter de façon inconsidérée sur la barre. Les efforts sont énormes. C'est de toute façon le courant qui décide, alors... A Raroïa il atteint 8 noeuds à mi marée.


L'ensachage.

Lors de périodes de fortes houles, essentiellement au coeur de l'hiver austral, les dépressions du grand sud génèrent de fortes houles qui passent par dessus l'anneau de corail et emplissent le lagon. L'eau cherche ensuite un moyen pour sortir, et le seul chemin, c'est la passe. Le phénomène peut ainsi être tellement marqué que le courant de marée entrant n'existe plus, et le courant de marée sortant associé à l'ensachage peut donner parfois, comme c'est le cas à Hao, des courants qui peuvent atteindre 20 noeuds ! Un record.


Naviguer et mouiller dans les lagons.

Atoll de Raroïa - mouillage devant un motu du secteur
Les lagons sont plus ou moins encombrés de patates de corail, leur taille est en général de plusieurs dizaines de mètres. Il importe alors de naviguer avec un soleil suffisamment haut, typiquement, entre 10h00 et 14h00, et de l'avoir légèrement dans le dos. Porter des lunettes polarisantes sera un plus. Mais grâce aux aides électroniques à la navigation toujours, et notamment les images Google Earth, les choses ont changé là aussi. Avec l'aide d'un logiciel ad'hoc, le Russe SAS Planet par exemple, ces images parfaitement géo référencées permettent de slalomer entre les patchs de corail le nez collé sur son traceur. C'est redoutable d'efficacité.
Mouiller dans des coins à corail demande un peu de technique. Bien sûr, on ne mouille jamais sur du corail. En effet si on se contente de mouiller son ancre et la chaîne, sur des zones de sable bien entendu, lors de l'évitement, celle-ci va venir s'enrouler autour des patches de corail qui parsèment le fond. Pour s'en dégager il n'y aura souvent d'autre solution que de plonger, et à une certaine profondeur une bouteille avec détendeur rendra des services certains. Sans compter que le corail est un terrible abrasif pour la galvanisation des chaînes. De plus, les à coups générés, sans parler du fait d'être désagréables, peuvent très bien désolidariser un guindeau, ou tordre une ancre.

La technique consiste donc à frapper des pare battages à une distance de l'ancre d'environ 1.5 fois la profondeur d'eau, puis de laisser ensuite filer la longueur désirée. Ainsi la chaîne 'flottera' entre deux eaux et devrait en principe ne pas s'enrouler autour du corail. Un orin frappé sur l'ancre pourra aussi rendre des services si elle venait à se coincer sous un patch de corail.
Mouillage arrière avec deux bouées, une sur le câblot et l'autre sur la chaine