Par : Gilles et Armelle.
Comment décrire Fatu Hiva ?
Ce lieu est unique et son charme
incroyable apparaît encore plus pour nous autres privilégiés qui avons la
chance de le découvrir depuis la mer, et en privé puisque Coccinelle est seul
au mouillage. Il y a bien un petit voilier mouillé juste à côté de nous,
mutilé, il n’a plus d’étai, et son mât ne tient plus que par miracle. Son
enrouleur de génois gît lamentablement comme un drapé épars sur le pont
encombré, le taud bleu de son annexe n’est plus que charpie. Ce petit voilier
qui bat pavillon Américain porte sur son pont les stigmates des violentes
rafales qui inlassablement balaient la baie, attisées par les couloirs entre
les pics et les sommets de l’île, qui accélèrent les vents d’alizé et leur font
dévaler les pentes jusqu’à venir frapper Coccinelle qui alors tire sur son
ancre, d’un côté puis de l’autre. Ces rafales sont fatigantes, épuisantes même.
Elles perturbent le sommeil et apporte un tout petit bémol à la sérénité de cette
nouvelle escale. Nous avons pourtant besoin de repos, car cette traversée
depuis Hao s’est déroulée au près, contre la mer et le vent, au gré des grains
qui souvent nous ont imposé de nombreuses manœuvres.
Nous avons passé deux jours à
Fatu Hiva. Il y a 18 ans, lors de mon premier passage aux Marquises (Gilles),
on utilisait encore beaucoup les Va’a traditionnels, des pirogues à balancier
construites en contreplaqué sur une armature en bois, des coques en V propulsées
par un moteur hors bord.
Même s’il en reste quelques unes à terre, elles ne sont, semble-t-il, plus utilisées et sont remplacées par de petites barques en aluminium, longues de quatre mètres en moyenne, très légères et qui sont de fait assez aisées à remonter à terre sur une remorque. Elles servent à la pêche mais aussi pour le transport entre les deux villages de l’île, Omoa, la capitale, à quelques milles au sud, et Hanavave où nous nous trouvons. Il existe bien une route, mais elle serpente sur les hauteurs de l’île et s’y faufile sur 14 kms environ, et il est plus simple d’utiliser le bateau.
Même s’il en reste quelques unes à terre, elles ne sont, semble-t-il, plus utilisées et sont remplacées par de petites barques en aluminium, longues de quatre mètres en moyenne, très légères et qui sont de fait assez aisées à remonter à terre sur une remorque. Elles servent à la pêche mais aussi pour le transport entre les deux villages de l’île, Omoa, la capitale, à quelques milles au sud, et Hanavave où nous nous trouvons. Il existe bien une route, mais elle serpente sur les hauteurs de l’île et s’y faufile sur 14 kms environ, et il est plus simple d’utiliser le bateau.
Autre embarcation utilisée ici,
le speed boat, pour les liaisons vers l’île principale du groupe sud des îles
Marquises, Hiva Oa. Les Marquises se divisent en deux parties, le groupe nord,
et le groupe sud. Fatu Hiva est l’île la plus méridionale de l’archipel et appartient
donc au groupe sud, au même titre que Tahu Ata, et Hiva Oa donc. Le groupe nord
est composé quant à lui de Nuku Hiva, de Ua Huka, et de Ua Pou. Voilà pour les
présentations. Cinq à six cent personnes vivent à Fatu Hiva, réparties entre
les deux villages.
Hanavave est constitué de petites maisons plutôt coquettes.
Ici aussi comme dans beaucoup d’autres lieux en Polynésie, l’outil roi est la débroussailleuse. Pas un jardin, pas une banquette où le son de son moteur deux temps ne trouble la quiétude du village. La coquetterie des lieux est à ce prix. Déjà qu’en France Métropolitaine, quand vient le printemps le jardinier rouspète parce qu’après deux gouttes de pluie et trois rayons de soleil la pelouse a déjà pris de l’embonpoint et qu’il faut la tondre tous les 5 jours, alors imaginez ce que ca peut donner ici, à la limite entre tropiques et équateur, avec une température moyenne de 30°, et sous des pluies plutôt généreuses ? Longue vie à la débroussailleuse.
Hanavave est constitué de petites maisons plutôt coquettes.
Ici aussi comme dans beaucoup d’autres lieux en Polynésie, l’outil roi est la débroussailleuse. Pas un jardin, pas une banquette où le son de son moteur deux temps ne trouble la quiétude du village. La coquetterie des lieux est à ce prix. Déjà qu’en France Métropolitaine, quand vient le printemps le jardinier rouspète parce qu’après deux gouttes de pluie et trois rayons de soleil la pelouse a déjà pris de l’embonpoint et qu’il faut la tondre tous les 5 jours, alors imaginez ce que ca peut donner ici, à la limite entre tropiques et équateur, avec une température moyenne de 30°, et sous des pluies plutôt généreuses ? Longue vie à la débroussailleuse.
Tandis que nous marchions dans la
rue (et oui, il n’y en a qu’une, comme ça pas besoin de demander son chemin),
une femme nous aborde, la magie se produit. Voulez-vous des fruits pour les
enfants ? Alors arrive Henri son mari, vêtu d’un short de foot et torse
nu, il nous fait signe de rentrer et ensemble nous allons sous le citronnier
faire provision. Le sac se remplit aussi de pamplemousses et, pour faire bonne
mesure, un régime de bananes vertes vient compléter le chargement. Et en route
pour la joie ! Les fruits sont si rares aux Tuamotu ! Henri est
Mangarévien, évidemment on parle de Rikitéa, des Gambier. Pour préciser les
choses, les Gambier sont à 2.000 kms d’ici. En gros, la distance qui sépare
Saint Brieuc de Casablanca, au Maroc. Entre les deux, rien, l’Océan Pacifique,
avec ici et là quelques atolls épars, parfois inaccessibles et inhabités.
La semaine prochaine, mais nous y
reviendrons plus tard, va se tenir à Ua Huka le Festival des Arts des îles
Marquises. L’épouse d’Henri travaille depuis une semaine à la réalisation de
l’un des costumes que portera son fils à Ua Huka où a donc eu lieu cette année
un mini festival. Le costume est magnifique, entièrement naturel. L’épouse
d’Henry nous en explique tous les secrets. Le costume est peint avec des motifs
marquisiens souvent issus de dessins de tikis (représentation de divinité ou
des premiers hommes). Le reste : ceinture, franges, collier, couronne et
accessoires sont fabriqués à partir de fibres, de feuilles ou de graines des
différentes espèces d’arbre courantes comme le cocotier, le pandanus ou le
banian et également d’ossements… de cochon ou de bœuf.
La particularité des costumes de
Fatu Hiva c’est le tapa : une étoffe faite à partir d’écorce d’arbre,
frappée sur des pierres plates et rincée abondamment à l’eau citronnée, avant
d’être séchée. Ce savoir faire ancestral a disparu des autres îles de
l’archipel, mais il perdure ici à Fatu Hiva. Meralda Warren, que j’étais allé
chercher à Pitcairn en novembre dernier avant de l’y ramener une semaine plus
tard, travaille elle aussi le Tapa. Elle projetait d’ailleurs de venir à Fatu
Hiva, afin d’y partager ce savoir-faire. Mais rien n’est moins simple que
d’aller de Pitcairn à Fatu Hiva, à moins d’avoir un voilier : les deux
îles, distantes d’un peu moins de 2000 kms, une paille à l’échelle du
Pacifique, sont toutes deux dénuées de port ou d’aéroport. Depuis Pitcairn, il
faut prendre le Claymore II, qui dessert l’île du dernier voyage de la Bounty quatre fois par an,
jusqu’à Mangaréva. De là, quatre heures d’avion conduisent à Tahiti, où il
faudra prendre un autre avion qui en quatre heures de vol vous conduira
jusqu’à Hiva Oa, aux Marquises, l’île où reposent Jacques Brel et Paul Gauguin.
Et de là, il faut emprunter un bonitier, ou un speed boat, qui en quelques
heures desservira Fatu Hiva. Pour rentrer, même punition, sauf qu’il faudra
attendre le retour du Claymore II, trois mois plus tard…
Le lendemain nous reviendrons avec
un gâteau encore tout chaud, soucieux de respecter la tradition de la
réciprocité du cadeau… mais nous repartirons encore avec un sac plein de
fruits. Puis de retour d’une baignade dans la rivière nous sommes gentiment
hélés par une vieille femme qui, d’un air soucieux, nous demande si nous
connaissons la mécanique. Un moment d’hésitation puis le visage du Capitaine
s’illumine lorsque la femme précise qu’il s’agit d’une machine à coudre devenue
capricieuse. Et nous voilà embauchés pour la fin de journée, Gilles à la
machine, moi à défaire les coutures d’un costume qui doit être prêt pour demain
matin pour le spectacle de fin d’année de l’école de ses petites filles,
pendant que les filles jouent dans le jardin au milieu des poules, des chats et
des cochons. Le lendemain la nouvelle s’est vite répandue qu’un popa’a a réparé
une machine à coudre et voilà Gilles devenu, malgré lui, le spécialiste sur la
place.
Nous comprendrons vite que Fatu
Hiva est une île très isolée par rapport au reste de l’archipel. Son économie
est peu florissante. La principale source de revenus, la récolte de nonni, a
décliné récemment. Ses habitants se contentent de peu et attendent le voilier
de passage comme la providence en profitant de l’occasion pour tenter de vendre
un peu d’artisanat ou de faire du troc. Toutes les compétences sont les
bienvenues. Ne rien jeter car ici tout se récupère et trouvera une seconde vie.
Nous ferons ensuite une brève escale à Tahuata. Le temps nous manque pour aller voir les dauphins et les raies dans les mouillages du nord, ce sera pour la prochaine fois. Nous nous reposons deux jours dans la baie de Hanateio, juste le temps d’avoir envie d’y retourner.
Le Festival des Arts sur l’île de Ua Huka, dans les îles du nord, commence dans 3 jours et nous avons encore 75 milles à parcourir.
Nous ferons ensuite une brève escale à Tahuata. Le temps nous manque pour aller voir les dauphins et les raies dans les mouillages du nord, ce sera pour la prochaine fois. Nous nous reposons deux jours dans la baie de Hanateio, juste le temps d’avoir envie d’y retourner.
Le Festival des Arts sur l’île de Ua Huka, dans les îles du nord, commence dans 3 jours et nous avons encore 75 milles à parcourir.
Depuis 25 ans, cette manifestation rassemble en alternance dans chacune des six îles de l’archipel tous les artistes, danseurs, musiciens, sculpteurs et tatoueurs marquisiens. Tous les quatre ans, la manifestation a lieu alternativement dans chacune des trois îles les plus peuplées, Hiva Oa, Ua Pou, et Nuku Hiva. Ces grands festivals s’ouvrent au monde. Des troupes de Hawaï, Samoa, Alberta au Canada, Rapa Nui, sont régulièrement invitées. Et alternativement tous les quatre ans, deux ans après donc, a lieu un mini festival, dans les îles les moins peuplées, Fatu Hiva, Tahu Ata, et Ua Huka. A l’inverse du Heiva qui est un concours, le Festival des Arts n’est pas un concours, mais une représentation. Cette année c’est un mini festival et c’est au tour de Ua Huka de l’accueillir.
Nous abordons l’île le 16
décembre et nous précipitons à travers l’étroit passage qui ferme la baie de
Vaipaee. Par chance seul un voilier occupe la place car tous les autres (pas
moins de 25 voiliers !) ont préféré mouiller dans la baie voisine, plus
large mais houleuse et au débarquement délicat. Nous occuperons donc la seule
place restante, mouillés sur deux ancres afin de ne pas gêner les allers et
venues des bonitiers de chacune des délégations des différentes îles de
l’archipel venues participer au festival. A chacun de leur débarquement nous
serons aux premières loges d’un joyeux spectacle, rondement mené au son des pahu,
les grands tambours marquisiens.
Un p’tit brin de ménage sur le
bateau s’impose, accompagné d’un dépouillage des restes de Hao car nous nous
préparons à recevoir Hervé et Francine venus de Nuku Hiva où ils ont laissé
leur bateau,pour assister au festival. Situé sur les hauteurs de l’île, le
cadre où se déroule le festival est idyllique, face à la mer, au beau milieu de
vallons désertiques, où on aperçoit de temps à autres des cavaliers.
Le festival accueille plusieurs centaines de marquisiens, venus de tout l’archipel pour partager et faire revivre leur art. Bien que le festival existe depuis 1998, la manifestation reste encore très intime. Seul les plaisanciers de passage et les touristes de l’Aranui, un cargo mixte qui avec le Taporo dessert les Marquises, sont présents, si bien qu’ils restent inférieurs en nombre aux participants. Cela procure le sentiment d’être des privilégiés devant un spectacle unique et rare, qui semble resurgir du fond des âges.
Chacune des danses opérées par les troupes reprennent les thèmes fondamentaux des anciennes traditions marquisiennes : la danse du cochon célèbre l’abondance des biens, celles de l’oiseau, l’entrée dans l’âge adulte des jeunes filles. Le tamanu, doux et lancinant, raconte de vieilles légendes marquisiennes. D’autres, comme le haka, exclusivement masculin, miment avec talent (à faire pâlir les popa’a, et rire les enfants marquisiens) les affrontements guerriers entre peuples de différentes vallées. Chaque jour nous reviendrons à bord le cœur plein d’émotions, accompagnés par Apolline et Camille poussant des cris rauques et caverneux : « Hou Yèè ! Ho Ho Haaa ! », genoux fléchis en se tapant les cuisses, le rythme des percussions vibrant encore dans nos oreilles.
Le festival accueille plusieurs centaines de marquisiens, venus de tout l’archipel pour partager et faire revivre leur art. Bien que le festival existe depuis 1998, la manifestation reste encore très intime. Seul les plaisanciers de passage et les touristes de l’Aranui, un cargo mixte qui avec le Taporo dessert les Marquises, sont présents, si bien qu’ils restent inférieurs en nombre aux participants. Cela procure le sentiment d’être des privilégiés devant un spectacle unique et rare, qui semble resurgir du fond des âges.
Chacune des danses opérées par les troupes reprennent les thèmes fondamentaux des anciennes traditions marquisiennes : la danse du cochon célèbre l’abondance des biens, celles de l’oiseau, l’entrée dans l’âge adulte des jeunes filles. Le tamanu, doux et lancinant, raconte de vieilles légendes marquisiennes. D’autres, comme le haka, exclusivement masculin, miment avec talent (à faire pâlir les popa’a, et rire les enfants marquisiens) les affrontements guerriers entre peuples de différentes vallées. Chaque jour nous reviendrons à bord le cœur plein d’émotions, accompagnés par Apolline et Camille poussant des cris rauques et caverneux : « Hou Yèè ! Ho Ho Haaa ! », genoux fléchis en se tapant les cuisses, le rythme des percussions vibrant encore dans nos oreilles.
Le dernier jour, un immense kaï
kaï (festin collectif) vient clore ses trois jours de fête. Chaque délégation a
préparé, uniquement à partir de ce qu’offre la nature, des mets composés de gibiers
ou de crustacés, agrémentés de po’e de bananes, de uru et de patates douces,
enveloppés dans des feuilles de bananier et disposés sur un lit de pierres volcaniques
incandescentes placées au fond d’un trou. Le tout est ensuite recouvert de
feuilles puis de sable pendant plusieurs heures. C’est la recette du four
marquisien (ou tahitien)! Servi sur une feuille, au creux d’une demi-coco
ou d’un demi-tronçon de bambou, dans un cadre entièrement décoré de tressage
végétal. A déguster arrosé d’un lait de coco râpé. Il est fortement déconseillé
de quitter la Polynésie
avant d’avoir essayer, c’est savoureux ! Une extraordinaire communion
entre les hommes et la nature!
Nuku Hiva
Dès la fin du festival nous filons vers Nuku Hiva, les fêtes de Noël approchent et nous avons hâte de réceptionner les colis que nos familles nous ont envoyés. Une énorme bouffée de réconfort pleines de délicates attentions qui vient combler le manque de liens familiaux pendant les fêtes. Heureusement nous retrouvons un second souffle avec de nouvelles rencontres et la rentrée des classes.
Taiohae étant la capitale des Marquises, les services et les activités sont nombreux, bon nombre de voiliers ont fait le même choix que nous pour y faire une longue escale. Et pour le bonheur des filles on dénombrera jusqu’à 10 bateaux famille dans la baie ! Qui a dit que le tour du monde en voilier était réservé aux retraités ? Et chose incroyable la tranche d’âge des 5-10 ans est nombreuse et exclusivement féminine !
Nous reprenons le rythme de vie que nous avions quitté aux Gambier : sédentaires la semaine avec des journées calées sur le rythme scolaire des filles, et robinsons le week-end en allant découvrir les vallées de l’île, dont certaines ne sont accessibles que par voie maritime.
Grâce à Jean notre ‘peperu’
(barreur ‘piroguier’), nous prenons l’habitude d’aller ramer tous les soirs
dans la baie en pirogue polynésienne, le Va’a, à 6 places, qu’on appelle un
V6 ; il existe aussi des V1, et des V3.
Grâce à Henri, le tenancier du bar du p’ti quai, le Snack Vaeki, nous avons un QG où boire un café, se tenir au courant des dernières infos, se connecter à internet ou se faire des soirées ukulélé ou projection de film. Et grâce à toutes ces brèves rencontres dans les vallées nous découvrons l’autre visage du marquisien, celui qui le week-end troque son 4X4 contre un cheval, ou la pirogue et son Vini (téléphone portable), contre la machette et redevient un homme libre qui chasse, pêche et cueille en oubliant ses récents reflexes consuméristes.
Grâce à Henri, le tenancier du bar du p’ti quai, le Snack Vaeki, nous avons un QG où boire un café, se tenir au courant des dernières infos, se connecter à internet ou se faire des soirées ukulélé ou projection de film. Et grâce à toutes ces brèves rencontres dans les vallées nous découvrons l’autre visage du marquisien, celui qui le week-end troque son 4X4 contre un cheval, ou la pirogue et son Vini (téléphone portable), contre la machette et redevient un homme libre qui chasse, pêche et cueille en oubliant ses récents reflexes consuméristes.
Nuku Hiva, comme toutes les autres
îles de l’archipel, regorge de vestiges de sites anciens dont certains ont été
restaurés. Lors de chacune de nos ballades, nous en avons fait la découverte,
nous projetant ainsi dans le passé ; des
temps anciens que les premières expéditions de Cook ou Bougainville, ou encore
l’équipage de la Bounty ,
ont pu découvrir ; un temps où les crêtes entre
vallées représentaient des frontières naturelles entre différents peuples
guerriers dont les affrontements se terminaient souvent par un rituel
culinaire… du côté des vainqueurs (le plus adroit au casse-tête !).
Aujourd’hui seule la chasse au cochon dans les montagnes rappelle encore cette coutume que les marquisiens évoquent toujours sans complexe et avec humour. Mais attention ce droit leur est réservé ! Lors d’un séjour dans la baie de Hakawi, Gilles a pu accompagner Teiki à la chasse, alors que les chiens avaient flairé la piste d’un gros bouc sauvage. Si certains chassent avec une arme à feu, d’autres chassent à mains nues. L’animal est pisté par les chiens, qui finissent par l’épuiser et l’immobiliser. « Nous sommes alors arrivés avec une corde terminée par un nœud coulant passé à l’extrémité d’une perche en bois, rapidement réalisée par la machette de Teiki. Le nœud coulant est venu enserrer les cornes de l’animal que nous avons ensuite rapporté dans la vallée, où il a été saigné. »
Aujourd’hui seule la chasse au cochon dans les montagnes rappelle encore cette coutume que les marquisiens évoquent toujours sans complexe et avec humour. Mais attention ce droit leur est réservé ! Lors d’un séjour dans la baie de Hakawi, Gilles a pu accompagner Teiki à la chasse, alors que les chiens avaient flairé la piste d’un gros bouc sauvage. Si certains chassent avec une arme à feu, d’autres chassent à mains nues. L’animal est pisté par les chiens, qui finissent par l’épuiser et l’immobiliser. « Nous sommes alors arrivés avec une corde terminée par un nœud coulant passé à l’extrémité d’une perche en bois, rapidement réalisée par la machette de Teiki. Le nœud coulant est venu enserrer les cornes de l’animal que nous avons ensuite rapporté dans la vallée, où il a été saigné. »
Nulle part ailleurs depuis le
début de notre voyage nous n’avons rencontré un peuple avec une culture aussi
forte, à l’image de leurs îles qu’ils appellent Henua Enana : Terres des
Hommes. Une terre qui peut paraître inhospitalière par son relief mais dont les
vallées verdoyantes parce qu’alimentées par des
rivières abondent de biens naturels.
Autres particularités de la culture marquisienne : le tatouage. Interdit à l'époque des missionaires, cette tradition très codifiée à l'époque avait complètement disparue. Depuis quelques années elle retrouve une seconde naissance et bon nombre de voyageurs succombent à la tentation de rapporter un souvenir permanent sur l'épiderme. Avons-nous succomber ? Vous verrez bien !
Les eaux Marquisiennes sont riches d’êtres vivants et notamment de plancton qui attire toute une chaine alimentaire, jusqu’aux plus gros des spécimens : raie Manta, requins et orques. Malheureusement (ou heureusement !) la plupart d’entre eux restent invisibles, tellement la soupe primitive est épaisse. Dans la baie de Taiohae, la visibilité sous l’eau ne dépasse pas 50 cm ! Autant dire qu’avec la quantité de requins divers, marteau, gris, tigre et même citron, nous avons rapidement abandonné l’idée de nous baigner autour du bateau. Autre rencontre imprévisible mais indésirable : les nonos. Silencieux, invisibles par leur taille minuscule et… terribles par leur piqûre infectieuse ! Le dos du Capitaine en fera les frais dans la baie d’Anaho. Autre inconvénient de cette abondance de vie aquatique qui trouve dans cette eau à plus de 30 degrés les conditions nécessaires à son développement : son attirance particulière pour la surface mouillée de notre pauvre Coccinelle ; idéale pour y venir nicher car les places vacantes sont chères. Les colonies amatrices sont sur le pied de guerre et reviennent inlassablement, ne laissant que peu de répit au plongeur entre les carénages. On baisse la garde quelques jours et on aperçoit déjà des crabes qui remontent le long de la coque.
Autres particularités de la culture marquisienne : le tatouage. Interdit à l'époque des missionaires, cette tradition très codifiée à l'époque avait complètement disparue. Depuis quelques années elle retrouve une seconde naissance et bon nombre de voyageurs succombent à la tentation de rapporter un souvenir permanent sur l'épiderme. Avons-nous succomber ? Vous verrez bien !
Les eaux Marquisiennes sont riches d’êtres vivants et notamment de plancton qui attire toute une chaine alimentaire, jusqu’aux plus gros des spécimens : raie Manta, requins et orques. Malheureusement (ou heureusement !) la plupart d’entre eux restent invisibles, tellement la soupe primitive est épaisse. Dans la baie de Taiohae, la visibilité sous l’eau ne dépasse pas 50 cm ! Autant dire qu’avec la quantité de requins divers, marteau, gris, tigre et même citron, nous avons rapidement abandonné l’idée de nous baigner autour du bateau. Autre rencontre imprévisible mais indésirable : les nonos. Silencieux, invisibles par leur taille minuscule et… terribles par leur piqûre infectieuse ! Le dos du Capitaine en fera les frais dans la baie d’Anaho. Autre inconvénient de cette abondance de vie aquatique qui trouve dans cette eau à plus de 30 degrés les conditions nécessaires à son développement : son attirance particulière pour la surface mouillée de notre pauvre Coccinelle ; idéale pour y venir nicher car les places vacantes sont chères. Les colonies amatrices sont sur le pied de guerre et reviennent inlassablement, ne laissant que peu de répit au plongeur entre les carénages. On baisse la garde quelques jours et on aperçoit déjà des crabes qui remontent le long de la coque.
Nous avons profité des vacances scolaires de février pour aller visiter l’ile de Ua Pou. Un coup de cœur pour ses montagnes qui, quelque soit le rivage par lequel on les aborde, nous offrent un bouquet de pics volcaniques sur un socle verdoyant, évoquant un château de fée au pays des elfes et des ogres, digne d’un décor des histoires de Tolkien.
Et comme à chaque fois qu’on se
sent bien dans un endroit le temps file à toute vitesse. Nous nous préparons
déjà pour notre prochaine traversée vers Hawaii. Nous quittons les Marquises
sans en avoir découvert tous les secrets mais avec la promesse consolante d’y
revenir la saison prochaine, après avoir pointé notre étrave vers l’Alaska, la Colombie Britannique ,
puis la Californie. So
long……