mercredi 17 octobre 2012

Horta, au confluent des routes maritimes


Par : Armelle.

Notre destination suivante, Horta, sur l’île de Faïal, ne devait être qu’une brève étape, le temps de faire une petite courbette devant Nadine, avant de reprendre notre cabotage vers les autres îles du centre. Malheureusement, encore une fois, la météo en a décidé autrement. Nadine a pris son temps … et nous notre mal en patience. Nous avons tissé une autre toile autour de Coccinelle en étant cette fois beaucoup plus sereins qu’à Punta Delgada. Non pas blasés par l’annonce d’un 2ème cyclone mais parce-que Horta est le port le plus sûr des Açores.
Au confluent des routes maritimes de l’Atlantique Nord, Horta est devenu synonyme d’escale aux Açores, et un passage obligé pour ceux qui effectuent leur transat retour, ou qui souhaitent simplement laisser une trace de leur passage. Car la tradition du dessin sur la digue par les marins perdure plus que jamais, et fait l’essentiel du charme de ce port. L’ordinaire balade sur les digues, le soir au coucher, vous transporte vers de multiples horizons. « Non, non ! Ne regardez pas le coucher de soleil sur le mont Pico ! Mais les dessins sous vos pieds. Eux vous feront voyager au bout du monde ». Une idée excellente pour le tourisme ! N’est-ce pas ? Il suffisait juste pour que la tradition rencontre une complète adhésion des marins d’y ajouter une superstition : « Qui quitte le port d’Horta sans faire son dessin finira son voyage contre vents et tempêtes ». Elémentaire ! Le marin étant très superstitieux, les digues du port d’Horta, pourtant infiniment longues, sont toujours recouvertes de dessins de bateaux, de cartes marines, de noms et de dates.
Evidemment nous ferons de même, non par peur des représailles d’Eole ou de Cupidon, mais parce-que nous avons aimé parcourir ces digues, retrouver nos anciens dessins (déjà quatre pour le capitaine !), ainsi que ceux d’amis, découvrir le parcours d’autres voyageurs en ayant l’impression d’appartenir à une grande famille. Ces dessins témoignent de toutes les histoires de marins qui se sont racontées ici. Sans doute pour la plupart chez Peter ! Un des bars de marins les plus connus au monde qui, lui aussi, a sa tradition : celle de laisser son pavillon au mur en échange de celui à l’effigie du bar. Malin non ? Pour la déco !
Ici nous avons retrouvé des amis et fait de nouvelles rencontres, avec lesquels nous avons pu raconter nos histoires de marins chez Peter. D’inlassables discussions revenant invariablement vers Nadine. « Passera -  Passera pas ? ». « Repassera – repassera pas ?...ou du moins pas par là ? » « Cyclone ou tempête tropicale ? ». Nadine valse sur l’Atlantique nord, fait tourner la tête aux girouettes, rend fous les pronostics météo, et use les nerfs des marins qui restent au bistro. Un ballet qui aura duré près de 3 semaines (un record de durée pour une tempête tropicale qui nous poursuivra jusqu’à Terceira). A Horta elle viendra finalement siffler à plus de 60 nœuds.
Aucun dommage pour la Coccinelle, bien emmitouflée dans le fond du port.
Lassés des caprices de Nadine, nous profiterons d’une courte fenêtre pour quitter Horta vers Sao Jorge…
Nous n’aurons pas visité l’île, un prétexte pour revenir ici, dans quelques années… Nous avons un dessin à finir !

 Vue sur le mont Pico

 Horta

Horta, à l'approche de Nadine

 Horta, le nouveau port de commerce

 opération chirurgicale pour doudou

 la grande lessive

notre dessin

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