lundi 11 juin 2012

Un week-end de Pentecôte à l'île d'Aix


C'était le week-end de la Pentecôte, fin mai. Nous nous sommes retrouvés à une soixantaine sur l'île d'Aix pour fêter notre départ. Barbecue le samedi, buffet froid le dimanche midi, idem pour le dimanche soir, champagne et huitres pour soutenir le moral des troupes, on espère que ce week-end restera dans vos mémoires ; en tous cas, il restera dans les nôtres.





Il n'y a pas grand chose sur l'île d'Aix, il a donc fallu tout prévoir en amont : viande pour le barbecue, et tout ce qui va avec : deux barbecues (c'est lourd !), le charbon de bois, et bien sûr les boissons, les tentes, de l'eau, du coca, un peu de vin quand même... Sans compter Xavier et ses fûts de bière.






Dès le jeudi précédent, avec François, nous avons donc chargé une remorque de voiture. Rapidement, il a fallu se rendre à l'évidence : elle était bien trop lourde, et jamais, à deux, nous n'arriverions à la pousser, sur l'île, jusqu'au Fort de la Rade, où nous passerions le week-end. Il a donc fallu en décharger une partie, pour la recharger dans le bateau. Ensuite, direction Fouras où nous l'avons embarquée sur le bac qui effectue le passage entre Fouras et Aix. Tout a ensuite été déchargé, et samedi matin, avec le bateau, nous avons profité (avec Sébastien) du quasi désert qu'est l'île d'Aix avant 8 heures du matin pour descendre à terre tout ce qui avait pris place sur Coccinelle. 
Si vous avez été quelques uns à arriver au dernier bateau du matin (et oui, l'île est soumise aux marées), la plupart des convives sont arrivés au bateau de 17h00. Et là, il a fallu monter les tentes.





Certains ont fait preuve d'une certaine efficacité, expérience oblige, d'autres on rencontré quelques difficultés à monter leur tente. N'est-ce pas Etienne ? Bon, c'est vrai, elle a fait l'Himalaya, cette tente, avec Cécile et Julien, non ? En tous cas, ça a l'air un peu compliqué. Pas dit que tu dormes au chaud ce soir...




Besoin d'aide ? Heureusement, il y a Manue, toujours prompte à donner un coup de main.




Allez, vous êtes sur la bonne voie. Il semble bien qu'au terme de longues dizaines de minutes, après être passés par une toile à l'envers, puis dans le mauvais sens, elle a fini par être montée, cette tente ! Félicitations !




Même s'il aura fallu attendre l'aide salvatrice de Orlane pour venir à bout de ce problème d'architecture avancé. Ca n'est pas pour rien que Eiffage est l'un des leaders mondiaux du BTP.




Bon, monter les tentes des autres, je veux bien, mais pour moi, rien de tel que les fameuses 2 secondes de Décathlon : je sors mon foulard magique et hop ! La tente est montée ! Bravo Orlane !




On reconnaît là le côté pragmatique de Laurence et Michel, venus jusqu'à l'île d'Aix à bicyclette ; enfin, jusqu'à Fouras en automobile, mais à bicyclette du débarcadère au camping, soit en gros 200 mètres. Ils l'ont fait !




Finalement, toutes les tentes ont fini par être montées, nous étions donc prêts pour faire la fête.




Tout ça sous le regard d'Apolline et de Doudou Vache...



C'est donc là que ça s'est passé. Pourquoi là ? Parce que nous partons autour du monde, d'île en île, on a trouvé sympa de faire ça sur une île. On aurait pu louer quelque chose sur l'île de Ré, ou encore sur l'île d'Oléron, mais ça aurait été trop simple. Et puis, l'île d'Aix possède une vraie personnalité.


En fouinant un peu (bon, on a vite fait le tour de l'île), on a trouvé ce Fort de la Rade, un bâtiment qui appartient à l'Etat mais dont la gestion a été confiée à Pierre & Vacances, qui en a fait une résidence Maéva. D'un côté, des appartements, ce qui a permis à ceux qui en avaient envie de dormir dans une chambre. De l'autre, un camping. Et au milieu, un amphithéâtre, dehors, avec une salle, au cas où le temps aurait été un peu trop froid ou humide.




Apolline, Gilles, et Doudou Vache.




Ambroise et son fiston Théodore, le plus jeune de la fête, et toujours heureux !



Gabriel, Margot, et Vincent leur papa (qui est aussi le frère d'Armelle). Alice, la petite dernière de Manue, dans les bras de Bertrand, cousin d'Armelle. Et Camille bien sûr !



Sur l'île d'Aix, pas ou peu de voitures. Tout le monde se déplace avec sa cariole, qui à l'occasion sert ausssi de transport en commun. Gabriel, Léon et Camille l'ont bien compris, tandis que Valentine et Margot se voyaient contraintes de jouer les bêtes de somme !



Camille, toujours prompte à jouer les stars !



Martine et Henry, sur leur catamaran Sum Sum (dessiné et construit par leurs soins !) : partis le vendredi matin du golfe du Morbihan, ils ont fait escale le soir à l'île d'Yeu. Ils étaient là samedi soir sur l'île d'Aix à l'heure de la première coupe. Mais revers de la médaille, dès le dimanche midi, ils larguaient les amarres pour rentrer sur Arradon, qu'ils atteindront au terme de 24 heures de moteurs, la faute à un vent insuffisant, ou alors contraire. Chapeau !




Même mention spéciale pour Emilie et Yonatan qui auront fait l'aller retour depuis Paris jusqu'à l'île d'Aix dans la journée de dimanche. Finalement, nous étions plus nombreux le dimanche que le samedi ! Julie quant à elle est venue de Lille, et après avoir raté un train elle a fini par arriver à Fouras... Après le dernier bac. Qu'importe, on avait Coccinelle, Céline, Jérôme, et Ambroise n'attendaient que ça, aller faire un tour en voilier. 20 minutes pour aller à Fouras, autant pour le retour vers l'île d'Aix, ça y est, tout le monde était là, idem pour les cousins Lyonnais de... Lyon, sans compter les Parisiens, et aussi Céline et Jérôme, qui sont repartis dimanche matin à l'aube, Jérôme travaillait dimanche à 14 heures, à la Pointe de la Torche, dans le Finistère, à plus de 500 kms de là ! Après s'être couchés à point d'heure, pour cause de mariage, Julie & Julien, Arthur et Gaspard sont venus en voilier depuis La Rochelle !




Armelle et ses copines : Virginie, alias Michel Audiard. Mathilde, alias Albert Londres. Orlane, alias Concrete Queen. Manue et Armelle, les twins. Et enfin Camille.




Les Bretons (Michel mon frère, Xavier le brasseur, Denis l'émigré dans le Gers, Basto le bouilleur de cru, et enfin Philippe, le cultivateur...). Prenez une fête, n'importe laquelle. Invitez qui vous voudrez, autant que vous voudrez. Au bout de la nuit, s'il n'en reste que cinq, ce seront ceux-là... Ils étaient pratiquement tous là sur le quai, en avril 1995, quand j'avais quitté Morlaix, à bord de Orca, pour m'en aller voir (déjà !) si la terre était (vraiment) ronde.





Cut my hair. Qui va donc couper les cheveux de la petite famille au cours du voyage ? En tous cas, mes trois femmes sont passées sous les ciseaux de Sophie; à commencer par Armelle. 




Puis Camille.




Et enfin Apolline !




L'accident ! Qu'auriez-vous fait à ma place ? Avec une bouteille de champagne sous le bras, une autre dans la main, un sac poubelle dans l'autre main, j'ai eu la vanité de vouloir monter sur un muret. Il a fallu choisir, casser les bouteilles de Champagne, ou me casser la figure. J'ai choisi, au prix d'un gros bobo sur le tibia. Heureusement Armelle était là pour s'occuper de moi !




Et à peine remis de mes blessures, Laurence (venue spécialement de Marseille !) et Hélène from Nantes ont su comment me réconforter...




Mmmmhhhhhhhhhhhh...




Allez, lundi matin, il était temps d'y aller. Merci à tous d'être venus. Promis, on vous fera rêver tout au long de ce voyage. Ce blog est là pour ça ! Vous êtes partis sur le Pierre Loti, ça ne s'invente pas. Savez-vous que Pierre Loti (originaire de Rochefort, mais à qui on doit notamment le célèbre 'Pêcheurs d'Islande') a écrit sur le Pacifique Sud, l'île de Pâques notamment ?




A bientôt !


Allez, nous, on rentre sur Coccinelle, mouillé juste devant le petit village de l'île d'Aix. Ca n'est pas le tout, mais on a de la route à faire. Et si on se retrouvait tous sur l'île d'Aix, dans quelques années ? Avec tous ceux qui n'ont pas pu venir cette fois-ci ?
Sur la route du retour, les huit milles qui séparent l'île d'Aix de la Rochelle, alors que nous approchions du phare du Bout du Monde, Apolline a demandé :
- Maman ? C'était ça le tour le monde ?




lundi 14 mai 2012

Dernier carénage avant mise en orbite

Dernier carénage avant mise en orbite.

On l’attendait avec impatience, cette ultime mise au sec de Coccinelle avant le grand départ. Elle allait être l’occasion de le rendre un peu plus pimpant, comme chaque année. Surtout, elle serait également l’occasion d’effectuer quelques ultimes travaux, notamment, l’installation de platines sur lesquelles viendraient se fixer des béquilles.

Un bateau dans l’eau se salit, et sur ses œuvres vives (la partie du bateau située sous l’eau donc) différents organismes, animaux ou végétaux, viennent y élire domicile, qu’il s’agisse de vase, d’herbes, ou de coquillages. Dans nos eaux tempérées, il faut effectuer chaque année ce qu’on appelle un carénage. Dans les eaux tropicales, plus chaudes, il faudra renouveler l’opération plus souvent. Coccinelle a donc été mis au sec sur la zone technique de La Rochelle, à l’aide d’un travel lift. La sortie de l’eau avait été programmée de longue date, mais mercredi 25 avril, il ne faisait vraiment pas beau, avis de grand-frais, coup de vent même, pas vraiment un temps à sortir le bateau de sont havre de paix que représente le bassin des yachts à La Rochelle ; nous avons donc réussi à reporter la mise au sec. Bien nous en a pris. Car si le lendemain jeudi le vent avait nettement diminué, une vingtaine de nœuds tout au plus. Un bateau à la carène sale glisse très mal sur l’eau. Mais le pire, ça a été l’hélice qui couverte de coquillages s’est avérée bien peu efficace, à tel point que j’ai bien cru à un moment que jamais je n’arriverai jusqu’aux Minimes. Il n’y a pourtant qu’à peine plus d’un petit mille ! C’eût été le comble, celui qui prétend partir au-delà de l’horizon, et qui ne réussit même pas à rallier le vieux port de La Rochelle aux Minimes !





A peine le bateau sorti, il a fallu nettoyer la carène au karcher, avant d’attaquer les quelques travaux que nous pensions pouvoir réaliser en une petite semaine. Quand nous avons acheté Coccinelle, il y a quatre ans, nous voulions un dériveur lesté, avec un assez faible tirant d’eau donc (1.25 m), pour nous permettre de jouer les Robinsons dans des mouillages de faible profondeur, mais aussi éventuellement nous échouer, à marée basse, dans les mers à marée. Ce à condition d’être équipés de béquilles. Sans compter la possibilité bien pratique en voyage de pouvoir caréner le bateau sur une plage isolée, là où il n’existe d’autre possibilité technique de le sortir.






Mise en place des platines des béquilles.
Nous avons trouvé des béquilles d’occasion aux Puces de Mer, ici à La Rochelle. Elles étaient vendues sans fixations, et il a donc fallu imaginer un moyen de les rendre solidaires du bateau. Après avoir réfléchi à différentes méthodes, nous avons fini par retenir une platine rentrée dans la coque, de façon à ce qu’aucune aspérité de dépasse du bateau. Cette pièce, il a fallu ensuite la dessiner, demander un devis, et la commander dans un atelier spécialisé. Sa fabrication dépasse le simple bricolage. Si en théorie il ne s’applique dessus que peu d’efforts, car échoué le bateau est posé sur sa quille et le rôle des béquilles se limite à celui des jambes du motard qui maintient sa machine en équilibre à l’arrêt au feu rouge, il faut tout de même imaginer que le sol sur lequel le bateau va se poser n’est pas toujours aussi droit qu’on l’aimerait, et nul n’est à l’abri d’une roche rebelle qui rendrait son équilibre précaire, le bateau appuyant alors sur l’une ou l’autre des béquilles. Il faut donc faire solide.
Ces pièces, il a fallu les mettre en place, tracer, et, pour notre part, commencer par repérer à l’intérieur l’endroit où elles seraient positionnées ; avant de percer les trous des huit gougeons, de l’intérieur, et terminer à la scie sauteuse pour ce qui est de l’emplacement du cylindre, un trou de 10 cm de diamètre tout de même ! Le tout fixé par une contre plaque, en inox elle aussi, et beurrée au mastic polyuréthane (Sikaflex), afin d’assurer l’étanchéité de l’ensemble.
Nous en avons profité pour monter les sondes du nouveau loch speedo. Auparavant,  il a fallu extraire les anciennes, avant d’agrandir les trous ainsi libérés, et mettre en place les nouvelles sondes, de loch-speedo (qui donne la vitesse et la distance parcourue par le bateau), mais aussi la profondeur d’eau sous le bateau. Pour  ce qui concerne les communications longue distance, nous avons fait le choix d’équiper Coccinelle d’un émetteur récepteur BLU, connecté au micro ordinateur de navigation via un modem Pactor, il permet d’envoyer ou de recevoir des mails, des fichiers météo, etc. Nous aurons l’occasion d’en reparler dans un autre article. L’installation de cet émetteur nécessite la mise en place d’une plaque de masse sous la coque, il a donc fallu y percer d’autres trous.





Changement de la bague hydrolube.
La bague hydrolube est située en avant de l’hélice, elle maintient l’arbre d’hélice en place et évite des vibrations. Coccinelle est un bateau français, construit par le chantier Jeanneau, mais nous l’avons acheté aux Etat Unis, son arbre d’hélice avait été changé, les centimètres remplacés par des pouces, et de fait le diamètre est passé de  25 mm à 25,4 mm. Les bagues métriques n’étant pas adaptées, nous en avons donc fait réaliser une sur mesure, en plastique. L’idée nous en est venue après avoir vu celle d’un voisin, qui nous a confié l’avoir utilisée depuis huit ans sans le moindre soucis ! Car cette opération qui consiste à changer une bague hydrolube nécessite la dépose de l’arbre, mieux vaut donc le faire le moins souvent possible. Tout d’abord, il faut démonter le tourteau, cette pièce qui rend solidaires l’inverseur du moteur et l’arbre d’hélice. Il faut ensuite extraire l’hélice, à l’aide d’un arrache moyeu, à condition de disposer de l’outil adéquat. Plus délicat, il a fallu sortir l’arbre, et en théorie pour cela il faut démonter le safran, qui est pil poil dans l’axe de l’arbre. On y est allés un peu en force, et il a fini par venir. L’idéal aurait été de disposer d’un tube inox d’un diamètre extérieur légèrement inférieur à celui de la bague, et d’un diamètre intérieur légèrement supérieur à celui de l’arbre, ce qui aurait permis d’extraire la bague usagée, donnant ainsi du jeu à l’arbre pour pouvoir être ensuite extrait sans démontage de l’arbre. Sauf que la vieille bague était en bronze, collée à son support, et que pour l’extraire il a fallu d’abord sortir l’arbre, avant de l’attaquer à la scie à métaux. Les artisans de Teck Inox, société spécialisée dans la fabrication ‘custom’ de pièces alu ou inox dédiées à la plaisance, sont venus sur place prendre les cotes (leur atelier n’est situé qu’à une cinquantaine de mètres), il nous en a coûté 70 €, mais elle devrait tenir le temps du voyage de Coccinelle !
Ainsi fut fait, la bague immobilisée à l’aide de deux vis, l’axe remonté, et deux anodes sacrificielles en zinc positionnées sur l’arbre. Lors de leur mise en place, il ne faut pas oublier de tapoter dessus à l’aide d’un marteau, serrer, tapoter de nouveau puis serrer encore, jusqu’à ce que l’anode soit parfaitement serrée sur l’arbre : en effet, dès qu’elle va commencer à se détruire (elle est là pour ça !), si elle n’est pas suffisamment serrée alors elle risque de prendre du jeu, et venir endommager le bateau. C’est également la raison pour laquelle elle est ensuite immobilisée à l’aide d’un petit joint en Sika.










Antifouling.
Si la raison première d’une mise au sec concerne en premier lieu le traitement des œuvres vives, qui ont reçu deux couches d’antifouling), il ne faut pas oublier les oevres mortes. Coccinelle a trente ans, et sa carène est en bon état. Mais chaque année, nous nettoyons ses œuvres mortes à l’éponge et au détergeant, avant d’y appliquer du déjaunissant, un acide qui redonne son éclat au gel coat ; avant de polir et lustrer au polish, la touche finale étant obtenue par une bonne dose d’huile de coude, qui fait briller la bateau comme un sou neuf ; jusqu’à la prochaine fois ! Nous en avons également profité pour redonner un petit coup de jeunesse aux vernis de la cuisine ; ça parait simple comme ça, mais il faut poncer, poncer encore, dégraisser, et appliquer consciencieusement 5 couches de vernis…




Toutes ces opérations ont nécessité de travailler à proximité des boutiques, des artisans, et des bricoleurs de tous poils qui travaillent sur leur bateau et qui sont toujours d’un bon conseil. C’est sûr, pour un prix quatre fois inférieur, nous aurions pu sortir notre bateau de l’eau à Port des Barques, au sud de la Charente, comme nous l’avions fait l’an dernier. Il nous en avait coûté un peu plus de 100 €, contre près de 500 € cette année, à La Rochelle. Mais l’efficacité et la proximité de tous ces services a un prix…

Si tout va bien, le prochain carénage devrait se dérouler sur une plage déserte, quelque part dans l’Océan Pacifique…

mardi 17 avril 2012

Plus que trois mois !


Et oui, plus que trois mois, et nous larguerons les amarres de Coccinelle, en direction des Mers du Sud.

Peu à peu le voilier se prépare, pour tout dire, on serait presque prêts à partir maintenant. Enfin presque, puisque la semaine prochaine Coccinelle sera sorti de l'eau pour un ultime carénage, nous effectuerons les derniers travaux qui nécessitent une mise au sec.

Bien sûr, tout ne sera pas fait, mais il faut bien en garder un peu pour plus tard.

A bientôt.

Coccinelle's crew